Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
22 novembre 2013 5 22 /11 /novembre /2013 20:26

 

Esprit D'hiver de Laura Kasischke

(Photo du site Priceminister)

 

Esprit d'hiver de Laura Kasischke

(Christian Bourgois - août 2013 - 276 pages)

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Aurélie Tronchet

Titre original : Mind of Winter (2013)

-------------------------------------

Et oui, de temps en temps la traduction du titre en français est fidèle à l'original. Merci à l'éditeur de ne pas nous avoir proposé un titre "vendeur" à la française.

On peut faire confiance à Christian Bourgois qui est un excellent éditeur depuis de longues années et qui a su nous donner à lire des écrivains de grande envergure, tels Antonio Lubo Antunes, Enrique Vila-Matas, Roberto Bolano etc...

Alors, quel est cet "esprit d'hiver" ? Wallace Stevens, l'auteur cité en exergue au roman, dit : "Il faut posséder un esprit d'hiver" (page 213) "Wallace Stevens était le poète agent d'assurances dont Eric essayait de se rappeler le nom chaque fois qu'il reprochait à Holly son blocage en écriture, insistant sur le fait que ce n'était ni sa maternité ni son boulot dans le monde américain de l'entreprise qui la bloquaient". (page 213)

 

Voilà, le décor est planté. On est chez Eric et Holly, un couple américain, en ce matin de Noël 20... (l'auteur ne nous donne pas la date précise, qu'importe). Ils se sont réveillés tard et il est urgent de faire démarrer cette journée pas comme les autres.

Eric part au plus vite chercher ses parents à l'aéroport. Pendant ce temps-là, Holly va préparer le repas de Noël. Seulement, voilà, est-ce l'esprit d'hiver ? Elle s'est réveillée avec cette phrase en tête : "Quelque chose les avait suivis depuis la Russie jusque chez eux !".

Une phrase qui sonne comme une "sommation", une "fatalité" qui s'abat sur leur vie depuis que Tatiana est arrivée chez eux. Tatiana est une petite fille qu'ils ont adoptée il y a 13 ans. Et justement, ils l'ont vue pour la première fois en Sibérie un jour de Noël, puis ils sont venus la chercher trois mois plus tard, donnant beaucoup d'argent pour qu'on s'occupe bien d'elle entretemps. Par la suite, ils ont eu quelques malheurs. Faut-il les attribuer à l'arrivée de Tatiana dans leur foyer, alors que pourtant tout s'est bien passé avec elle ? 

Elle a grandi sans soucis, belle jeune fille à présent aux yeux charmeurs...

Seulement, ce matin de Noël, rien ne va comme il faudrait. La neige se met à tomber en tempête si bien que les invités appellent pour dire qu'ils ne vont pas pouvoir venir. Eric devrait aussi être rentré avec ses parents. Et il n'est pas là. Elle finit par apprendre qu'Eric n'est pas bloqué dans la neige mais qu'il est à l'hôpital car sa mère est "confuse", à quelques soucis de santé. Il n'en dit pas plus.

Holly, très en retard, est contrariée de n'avoir pas eu le temps de consigner dans un cahier cette phrase qui lui martèle l'esprit, tel un leitmoviv dans un opéra de Wagner (c'est moi qui donne cette image, telle que je l'ai ressentie).

Toutefois, elle doit quoiqu'il arrive, coûte que coûte, préparer le repas. Au pire, les invités viendront demain quand la neige aura été dégagée. Et bien sûr, elle sollicite Tatiana, dont le diminutif est Tatty. Et à chaque fois, c'est compliqué. Tatiana rechigne, s'enferme dans sa chambre. Elle va se changer au moins quatre fois dans la matinée.

Les crises avec sa mère deviennent violentes, un verre est cassé, un couteau vole dans la maison... Comment en être arrivé là alors que la relation mère-fille semblait avoir bien marché jusque là ? C'est tout le mystère du roman dont tout va crescendo... Mais suspens... Vous verrez en lisant ce roman que la fin est époustoufflante, dans ce huis-clos.

Est-ce à dire que l'adoption a été une erreur ? Holly n'aurait jamais pu avoir d'enfant suite à des soucis congénitaux. Holly finit par penser qu'elle a tout râter, à commencer par sa vie de poétesse, car elle a publié un recueil dans sa jeunesse. Mais la vie quotidienne l'a rattrapée et elle a sacrifié bien du temps pour espérer être une bonne mère pour Tatiana, sans avoir eu le succès de son amie vietnamienne : Thuy, lesbienne, qui a adopté une fille aussi...

Ce roman se passe donc sur quelques heures, dans la maison d'Eric et Holly avec deux personnages qui vont se confronter. Mais tout au long du roman, le narrateur prend la voix d'Holly, car tout est vu par elle. Incessants retours en arrière sur l'adoption et les deux voyages en Sibérie, sur la jeunesse de Tatiana, que les russes auraient voulu appeler Sally pour lui "enlever" ses racines, mal connues par ailleurs...

Un roman, sans chapitres, avec des "étoiles" pour séparer des moments du récit.

En y réfléchissant, après avoir fini le livre il y a trois jours et toujours "habité" par cette histoire, je vois ce livre comme une musique répétitive, avec quelques respirations (ces étoiles *), mais en un seul mouvement. J'ai pensé à Wagner pour la phrase lancinante des leitmotiv, mais on peut aussi penser à Philip Glass et aussi au boléro de Ravel qui irait bien avec l'ambiance de ce roman, qui commence tranquillement pour continuer dans un crescendo progressif et lancinant.

En résumé, un très grand roman, émouvant, fascinant et qui nous emporte loin, très loin...

Livre reçu grâce à Priceminister dans le cadre des "matchs de la rentrée".

 

 

Merci à Oliver pour l'organisation.

 

Ma note est : 16/20

 

Cette lecture s'inscrit également dans les livres

de la rentrée littéraire chez Sophie Hérisson

 

 

 

3/6

 

 

Rentre également dans le challenge US de Noc Tembule 

 

challengeus

 

 

Enfin, ce livre s'inscrit dans le challenge

des femmes écrivaines américaines chez Miss G

 

Repost0
20 novembre 2013 3 20 /11 /novembre /2013 19:53

 

La disparition de Jim Sullivan de Tanguy Viel

 (Editions de Minuit - mars 2013 - 153 pages)

----------------------

Ecrire un roman à la façon américaine (USA), voici le défi que s'est lancé Tanguy Viel pour ce livre.

Le premier paragraphe du roman annonce "la couleur" : "Récemment, comme je faisais le point sur les livres que j'avais lus ces dernières années, j'ai remarqué qu'il y avait désormais dans ma bibliothèque plus de romans américains que de romans français. Pendant longtemps pourtant, j'ai plutôt lu de la littérature française. Pendant longtemps, j'ai moi-même écrit des livres qui se passaient en France, avec des histoires françaises et des personnages français. Mais ces dernières années, c'est vrai j'ai fini par me dire que j'étais arrivé au bout de quelque chose, qu'après tout, mes histoires, elles auraient aussi leur place ailleurs, par exemple en Amérique, par exemple dans une cabane au bord d'un grand lac ou bien dans un motel sur l'autoroute 75, n'importe où pourvu que quelque chose se mette à bouger".

 

Alors, il y a des "codes" pour écrire un roman américain (US) : il faut une grande ville, Detroit ici, un couple qui s'aime puis divorce : Dwayne Koster, le personnage principal et son épouse Susan Fraser, devenue son ex-femme. Il faut une voiture qui permet de parcourir les grands espaces aussi, genre Dodge etc...

Tanguy Viel avance son histoire en faisant ainsi régulièrement référence à des manières américaines, comme quand il nomme Milly, une étudiante qui travaille dans un bar-cafeteria ; Milly étant un prénom qui sonne bien pour un tel emploi. Milly a été une élève de Dwayne Koster et passionnée de littérature comme lui, elle finit dans son lit, ce qui déclenche la séparation définitive avec Susan.

 

Au-delà du "work in progress" du roman, expliqué par l'auteur, il y a une véritable histoire racontée avec sérieux, concentration. Ce sont les éclairages stylistiques qui font ensuite la saveur du roman, car on ne peut s'empêcher de sourire, voire rire, en pensant qu'en effet cette histoire aussi passionnante soit-elle, se montre à vrai dire comme une "mécanique littéraire", à la manière de...

 

Justement, page 63-64, Tanguy Viel écrit : "C'est vrai, disait Dwayne, notre histoire ressemble à un roman, on dirait du Jim Harrison, tu ne trouves pas? Et elle lui répondait que non, que c'était une histoire pour une femme, une histoire pour Laura Kasischke ou Joyce Carol Oates. Ou bien du Richard Ford, songeait-il en regardant un papillon nocturne s'agacer sur le plafonnier. Peut-être Alice Munro, pensait-elle. Non, je sais, reprenait-il, c'est du Philip Roth. Et il disait ça à cause des bruits d'orage que faisait son cerveau... elle disait William Faulkner".

 

C'est quelque peu caricatural et provocateur, car il faut tout de même admettre que Oates, Harrison, Kasischke, Roth ou Ford, sont loin d'être des auteurs stéréotypés. Ce seraient plutôt des mauvais élèves de la littérature américaine. Viel joue avec cette littérature à l'évidence par dérision, pour s'amuser, il ne faut donc pas tout prendre à la lettre.

 

Et donc cette histoire est simple : Dwayne a aimé sa femme mais à cause de mauvaises langues, Susan a su qu'il la trompait, et elle l'a mis dehors. Entretemps, elle a fauté avec Alex Dennis, le collègue de Dwayne, mais c'est lui qui paye. En conséquence, il quitte tout, Detroit, travail et part voir son oncle Lee, un antiquaire trouble, mafieux. Il lui donne les clés de son chalet au bord du lac Huron. Dwayne fait venir régulièrement Milly ici. Puis il la surprend en train de tourner une scène pornographique, ce qui lui fait changer radicalement de vie, surtout que Lee, bien impliqué dans un trafic lié au détournement d'objets volés au musée de Badgad, lors de la guerre en Irak, lui donne une mission pas très catholique...

 

Et Jim Sullivan dans tout cela? C'est un chanteur que Dwayne aime beaucoup et qui un jour, brusquement, a disparu. On a retrouvé sa voiture et jamais son corps. Est-il mort, s'est-il caché ou a-t-il été enlevé par des extra-terrestres? Personne ne l'a jamais su et ceci intrigue Dwayne...

 

Je n'en dis pas plus pour l'histoire. J'avoue avoir beaucoup aimé cette façon décalée de traiter le roman américain. J'admets que la dernière partie autour de la mafia et des antiquités avec implication de Dwayne m'a quelque peu ennuyé. Je n'y ai pas trouvé de "magie narrative".

 

Il n'empêche que c'est un très bon livre, bien écrit. Il s'en est fallu de peu que ce soit un coup de coeur. Au début, on le voit surveiller la maison de son ex-femme et il y a comme des trsous dans la narration car on ne sait pas trop ce qu'il en est advenu. Ce sont des pistes qui se ferment, et d'autres s'ouvrent sans respect de la chronologie, il est vrai que le flasback fait aussi partie des incontournables du roman américain... Et on repart "pour un tour", l'auteur se jouant de son lecteur. C'est vraiment bien réussi à ce titre-là.

 

En conclusion, il s'agit d'un excellent livre qu'il faut lire sans le prendre entièrement "au pied de la lettre".

Bonne lecture,

Denis

 

Lecture faite dans le cadre du challenge US en lecture commune : un auteur français pour un roman qui se passe intégralement aux USA.

 

 

challengeus

 

 

 

 

Repost0
15 novembre 2013 5 15 /11 /novembre /2013 21:37

 

 photo-livre-Alsace-001-copie-1.jpg

(Copyright - Bonheur de lire) 

Quand la France pleurait l'Alsace-Lorraine par Laurence Turetti

(La Nuée Bleue -  210 pages - mars 2008)

----------------------------------

Dans le cadre du cycle de lectures autour de la "Grande Guerre" que je me suis proposé de faire entre maintenant et avril 2019, date de signature du traité de Versailles, j'ai vu ce livre qui est consacré à l'Alsace - Lorraine entre 1870 et 1914.

En effet, il faut toujours rechercher les causes d'une guerre  dans le passé. Et naturellement, on pense à l'annexe de l'Alsace - Lorraine (en fait l'Alsace-Moselle) par l'Allemagne (Prusse) par le traité de Francfort du 10 mai 1871.

La région devient Reichland : les deux départements d'Alsace (Bas-Rhin et Haut-Rhin) et la Moselle.

Chacun des pays va alors construire sa propre défense. Exemple : le fort de Mutzig construit par les allemands à partir de 1893. Côté français, Verdun se "fortifie" dans le cadre du "système défensif Séré de Rivières".

Le livre dont le sous-titre est " 1870-1914 - Les "Provinces perdues" aux sources du patriotisme républicain" s'attache plus à la vision que les alsaciens et les français ont eu de cette annexion et ne parle pas de l'aspect militaire.

Deux parties à ce livre : l'Alsace-Lorraine dans le regard des français et l'Alsace-Lorraine française  : gestes d'intégration.

 

Les français n'ont jamais imaginé que la scission était effective. Les alsaciens et les moselliens sont restés "français" dans l'âme tout au long de ces 43 ans d'annexion. Les écrivains-voyageurs de l'époque ont visité cette région, enjolivant au passage la vie qui y était menée. Ils en font une représentation idyllique.

Les maires n'hésitent pas à baptiser leurs rues principales : rue ou boulevard de Strasbourg (exemple au Havre où le maire Jules Siegfried était d'origine alsacienne), de Metz, d'Alsace-Lorraine...

La province n'est donc pas délaissée et dans les esprits, il est bien clair qu'un jour ou l'autre il faudra reprendre ce territoire aux allemands...

De leur côté, les alsaciens, à l'image de Hansi, le célèbre illustrateur, ne baissent pas les bras et s'affichent français. Une des manières de montrer qu'ils sont restés attachés à la France est d'aller en pélerinage à Lourdes et d'aller voir le Sacré-Coeur à Paris, flambant neuf. Les enseignants des deux côtés incluent l'Alsace - Moselle dans la carte de France également.

On sent donc bien que la mobilisation d'août 1914 a donné un souffle aux soldats avec l'idée de récupérer au plus vite l'Alsace - Lorraine.

Ce livre se lit très facilement, agrémenté d'illustrations pertinantes en appui au texte.

 

Dans la bibliographie, au titre des romans, l'auteur fait référence à quelques livres (plutôt rares d'ailleurs) dont on peut retenir :

Paul Acker : Les exilés (1901)

Maurice Barrès : Les amitiés françaises (1903)

René Bazin : Les Oberlé (1901)

Erckmann-chatrian : Alsaciens et vosgiens d'autrefois

 

Denis

Repost0
13 novembre 2013 3 13 /11 /novembre /2013 21:24

En accord avec François Spreux, je vous présente 5 de ses photos de chats :

 

 

 

 

Peinture-Portrait-chat-roux-guepe.jpg

 

 Le chat et la guêpe : Acrylique sur toile (24 cm x 19 cm)

 

 Portrait-peinture-chaton-roux.jpg

 

Cerise: Acrylique sur toile (24 cm x 19 cm)

 

 

Peinture-Chat-roux-et-blanc.jpg

 

 

    La sieste interrompue (d'après une photo de Nicole Jahan Barrière): Acrylique sur toile (24 cm x 19 cm)

 Peinture-Portrait-chat-europeen-8.jpg

 

 

Dans le jardin 2: Acrylique sur toile (24 cm x 19 cm)

 

 

Peinture-Portrait-chat-cache.jpg

 

 Bien caché: acrylique sur toile (24 cm x 19 cm)

 

 

Vous pouvez visiter son site à cette adresse :   http://francois.spreux.free.fr

 

(Merci de respecter le droit d'auteur de l'artiste en ne reproduisant pas ces photos sans son autorisation)

 

Denis et Fabienne

 

 

Repost0
11 novembre 2013 1 11 /11 /novembre /2013 10:40

Alors que le monde entier va célébrer la triste entrée dans la "grande guerre" en août 1914, il est utile de rappeler quelques faits marquants de 1913.

On a déjà célébré un peu partout les cent ans du premier tome du chef d'oeuvre de Marcel Proust : "A la recherche du temps perdu" : "Du côté de chez Swann", cehz Grasset à compte d'auteur. André Gide fera tout par la suite pour rattraper sa "bourde" d'avoir laissé échapper à Gallimard ce livre.

A noter quelques autres parutions de l'année 1913 :

 

 

- Roger Martin du Gard : Jean Barois

- Maurice barrès : La colline inspirée

- Alain-Fournier : Le Grand Meaulnes

- Louis Hémon : Marie Chapdeleine

- Octave Mirbeau : Dingo

- Jules Romains : Les Copains

- Louis Pergaud : Le Roman de Miraut

 - Charles Peguy : L'Argent ; La Tapisserie de Sainte Geneviève et de Jeanne d'Arc

 - Guillaume Apollinaire : Alcool

 

Parmi les naissances de 1913, Albert Camus dont on vient de fêter le centenaire le 7 novembre. N'oublions pas que cette année a vu naitre un second Prix Nobel français : Claude Simon.

Le très grand poète Aimé Césaire nait également cette année-là.

Le Prix Nobel de Littérature est attribué à Rabindranath Tagore.

 

Côté musique, l'année est marquée par le scandale causé par "Le sacre du printemps" d'Igor Stravinski lors de la première à Paris le 29 mai, dans une chorégraphie de Nijinski et dansé par les Ballets Russes de Diaghilev : que des "vedettes" mais le monde parisien n'était pas préparé à cette musique et aux danses débridées.

 

Je serai amené à lire des ouvrages sur la période 1913-1919, autour de la Grande Guerre et de son époque, donc je mettrai régulièrement des articles sur cette époque.

Le prochain article concernera l'Alsace-Lorraine (Moselle plus précisément) entre 1870 et 1914, un des enjeux de la revanche...

 

Denis

Repost0
10 novembre 2013 7 10 /11 /novembre /2013 16:56

Le poème "An die Freude" a été écrit en 1785 par Friedrich von Schiller.

En voici le texte  tel que repris incomplètement par Beethoven dans sa 9e symphonie :

(traduction venue de Wikipedia quelque peu mot à mot) 

O Freunde, nicht diese Töne!
Sondern laßt uns angenehmere anstimmen
und freudenvollere.
Ô amis, pas de ces accents !
Mais laissez-nous en entonner de plus agréables,
Et de plus joyeux !
Freude, schöner Götterfunken
Tochter aus Elysium,
Wir betreten feuertrunken,
Himmlische, dein Heiligtum!
Deine Zauber binden wieder
Was die Mode streng geteilt;
Alle Menschen werden Brüder,
Wo dein sanfter Flügel weilt.
Joie, belle étincelle divine,
Fille de l'assemblée des dieux,
Nous pénétrons, ivres de feu,
Céleste, ton royaume !
Tes magies renouent
Ce que les coutumes avec rigueur divisent;
Tous les humains deviennent frères,
Là où ta douce aile s'étend.
Wem der große Wurf gelungen,
Eines Freundes Freund zu sein;
Wer ein holdes Weib errungen,
Mische seinen Jubel ein!
Ja, wer auch nur eine Seele
Sein nennt auf dem Erdenrund!
Und wer's nie gekonnt, der stehle
Weinend sich aus diesem Bund!
Que celui qui a su trouver la chance,
D'un ami être un ami;
Qui a faite sienne une femme accorte,
Joigne à nous son allégresse !
Oui, même celui qui ne nomme sienne
Qu'une seule âme sur tout le pourtour de la terre !
Et qui jamais ne le put,
Qu'il se retire en tristesse de cette union !
Freude trinken alle Wesen
An den Brüsten der Natur;
Alle Guten, alle Bösen
Folgen ihrer Rosenspur.
Küsse gab sie uns und Reben,
Einen Freund, geprüft im Tod;
Wollust ward dem Wurm gegeben,
und der Cherub steht vor Gott.
La joie, tous les êtres en boivent
Aux seins de la nature;
Tous les bons, tous les méchants,
Suivent sa trace de rose.
Elle nous donna les baisers et la vigne;
Un ami, éprouvé jusque dans la mort;
La volupté fut donnée au vermisseau,
Et le Chérubin se tient devant Dieu.
Froh, wie seine Sonnen fliegen
Durch des Himmels prächt'gen Plan,
Laufet, Brüder, eure Bahn,
Freudig, wie ein Held zum Siegen.
Joyeux comme volent ses soleils
Au travers du somptueux plan du ciel,
Allez, frères, votre voie,
Joyeux comme héros à la victoire.
Seid umschlungen, Millionen!
Diesen Kuß der ganzen Welt!
Brüder, über'm Sternenzelt
Muß ein lieber Vater wohnen.
Ihr stürzt nieder, Millionen?
Ahnest du den Schöpfer, Welt?
Such' ihn über'm Sternenzelt!
Über Sternen muß er wohnen.
Soyez enlacés, millions.
Ce baiser de toute la terre !
Frères ! Au-dessus de la voûte étoilée
Doit habiter un très cher Père.
Vous fondez à terre, millions ?
Pressens-tu le Créateur, monde ?
Cherche-le par-delà le firmament !
C'est sur les étoiles qu'il doit habiter.           

 

Il faut se rappeler que Beethoven est sourd, pauvre au moment où il commence sa composition fin 1822. Elle sera achevée en février 1824 pour être interprétée à Vienne le 7 mai 1824, dédiée au roi de Prusse.

Depuis sa jeunesse, le compositeur connait ce poème de Schiller et il aura fallu plus de 30 ans pour qu'elle mûrisse dans une oeuvre, une des dernières. Elle est l'opus 125 sur 138).

Beethoven est dans la salle, près du chef d'orchestre pour la première de son "chef d'oeuvre". Il battait la mesure mais dans un temps différent selon certains témoignages.

On peut imaginer la scène d'un des plus grands génies de la musique, sourd, intériorisant la musique qu'il ne peut entendre mais qu'il "joue" tout de même pour lui.

Il aurait pu en faire un "requiem mais il a choisi au contraire la "joie". Il meurt en 1827, suite à une double pneumonie. Il a rencontré Schubert peu avant de mourir, qui va dire de lui en 1827 : « Il sait tout, mais nous ne pouvons pas tout comprendre encore, et il coulera beaucoup d’eau dans le Danube avant que tout ce que cet homme a créé soit généralement compris. »

 

Prophétie au combien réaliste car s'il meurt "oublié" en 1827, depuis Beethoven a eu une notoriété exceptionnelle, qu'il mérite tellement son oeuvre est immense. QUe l'on songe à ses  32 sonates pour piano, ses quatuors ou ses symphonie.

 

Il y eut récupération de son "hymne à la joie" (appelé ainsi plutôt qu'"ode à la joie") par les nazis, notamment pour l'ouverture des jeux olympiques de Berlin de 1936.

Aujourd'hui, il est l'hymne de l'Union Européenne.

Mais pour savourer cet hymne, il faut l'écouter dans l'intégralité de cette sublime symphonie.

(Source en partie sur wikipedia)

 

Il existe des centaines de versions de la 9e symphonie de Beethoven, que vous pourrez retrouver sur youtube ou ailleurs, comme celle-ci donnée par Leonard Bernstein:

 

http://www.youtube.com/watch?v=lMkWUvQabQw

 

Bonne écoute,

 

Denis

Repost0
8 novembre 2013 5 08 /11 /novembre /2013 19:15

Nouvelle alerte après celle de la semaine dernière, cette fois-ci sans menace, pour une photo de chat.

 

Alors, le blog ne montrera plus d'images, sauf celles que nous aurons prises nous-mêmes et plus que jamais, il n'y aura plus d'articles sur des artistes et auteurs vivants.

 

Je mettrai mes impressions de lectures sur vos articles, mais ici, c'est TERMINE POUR LES CONTEMPORAINS.

 

Ils iront chercher ailleurs des avis sur leurs géniales oeuvres. Ils n'auront droit à nos faveurs qu'après leur mort.

 

En effet, les blogs sont nuisibles au déploiement de leurs oeuvres, alors, nous ne serons plus leur complice.

Et de fait, nous n'avons pas respecté leurs droits. Alors, le meilleur droit est de ne plus parler d'eux.

 

Je maintiendrai comme prévu deux articles car je m'y suis engagé : un pour Carnet Nord et un pour Priceminister, en novembre.

 

Pas de polémique, pas de menaces et aucune envie de relancer les débats de l'autre jour.

 

Le silence vaut mieux qu'une bataille. Il n'y a rien de mieux pour le mépris que le silence.

 

Denis (et Fabienne)

Repost0
7 novembre 2013 4 07 /11 /novembre /2013 22:26

Albert Camus né le 7 novembre 1913 aurait eu 100 ans aujourd'hui.

Voici le récapitulatif des articles parus ce jour sur les blogs qui ont pu se joindre à nous à cette occasion.

 

- Les derniers jours de la vie d'Albert Camus de José Lenzini par Anne

- L'étranger (BD) tirée du roman d'Albert Camus par Jacques Ferrandez  par Anne

- Centenaire : hommage par Natiora

- Centenaire : quelques rappels sur l'homme et l'oeuvre par Denis

- Centenaire  : hommage autour du cinéma par Blogart

- Hommage à Albert Camus par Missbouquinaix (qui se donne un an pour lire des ouvrages de et sur Camus)

- Camus dans le narguilé d'Hamid Grine par Malika

- Le Premier Homme d'Albert Camus par Valentyne

- La peste d'Albert Camus par Sophie (des bavardages)

- Caligula d'Albert Camus par Heide

- Hommage à Albert Camus par Peter (page facebook)

- Marie Viton, costumière du théâtre d'Albert Camus par Dominique Beretti

- Le malentendu d'Albert Camus par Zarline

- Citoyens du monde : Camus et Garry Davis par  Trames nomades

 

Et des citations par Fabienne, Hannine, Lys sur la page évenement Camus de facebook

 

Bonnes lectures camusiennes,

 

Denis

Repost0
7 novembre 2013 4 07 /11 /novembre /2013 00:01

Albert Camus est né à Mondovi (Algérie) le 7 novembre 1913. Il y a donc tout juste un siècle.

Qui n'a pas entendu parler ou lu "L'étranger" ou "La Peste", ses deux romans les plus célèbres?

Egalement philosophe, on lui doit deux oeuvres majeures : "Le mythe de Sisyphe" et "L'homme révolté".

Homme de théâtre également, il a écrit des textes à partir d'oeuvres littéraires connues comme "Requiem pour une nonne" d'après William Faulkner. Et à également et surtout écrit ses propres textes : "Caligula", "Le malentendu", "L'état de siège" et "Les Justes".

Journaliste, il a écrit pour "Alger Républicain" puis pour "Combat", nous laissant deux recueils : "Actuelles".

Homme complet, Albert Camus a également publié des nouvelles, des essais et même quelques poèmes.

Prix Nobel de Littérature en 1957, il est mort accidentellement le 4 janvier 1960, dans un accident de voiture, passager de son ami et éditeur Michel Gallimard.

A titre posthume, car retrouvé dans sa mallette après l'accident, son chef d'oeuvres inachevé : "Le premier homme".

 

Des blogs amis vont publier ce jour des articles sur Albert Camus que je vais ensuite compiler dans un "récapitulatif" en fin de journée. Je vous laisserai le soin d'aller les lire et de déposer un commentaire si vous le souhaitez.

 

Bonheur de lire a publié depuis 5 ans de nombreux articles sur Albert Camus : 188 avec celui-ci.

Voici le lien général : http://bonheurdelire.over-blog.com/categorie-11190531.html

Vous y trouverez des articles sur ses oeuvres, sur sa vie.

 

Un auteur essentiel du 20e siècle qu'il faut lire et relire en se disant aussi qu'Albert Camus nous a donné des leçons de courage et de bonheur infinis, à l'image de ces deux citations :

"Il n'y a pas de honte à préférer le bonheur" (le nom du blog vient en partie de cette phrase).

"Il faut imaginer Sisyphe heureux" (quand on sait que le malheureux Sisyphe a eu à rouler éternellement un rocher sur une colline, l'imaginer heureux donne moralement une force inouie)

 

Si vous avez écrit un article, merci de laisser un commentaire sur cet article avec un lien. Et j'ai aussi une page facebook pour l'événement : https://www.facebook.com/events/557599064299261/?ref_dashboard_filter=upcoming

 

Et que Camus nous accompagne encore et toujours pour le siècle en cours qui aura bien besoin d'être accompagné de la philosophie humaniste de Camus.

 

Denis

Repost0
3 novembre 2013 7 03 /11 /novembre /2013 21:38

Alors que le prix Goncourt 2013 va être décerné ainsi que les autres prix qui font partie de la vie "littéraire" d'aujourd'hui, il est utile de rappeler en quelques mots depuis quand ces prix existent.

 

Tout d'abord, le plus "prestigieux" : le prix Goncourt.

 

Il a été créé sur demande d'Edmond de Goncourt et inscrit dans son testament. Ainsi nait la Société Littéraire des  Goncourt composée de 10 membres qui décerne chaque année depuis 1903, son célèbre "prix Goncourt.

Quand on voit les premiers lauréats, on est en droit de se dire que la notoriété éternelle n'est pas promise aux heureux bénéficiaires : John-Antoine Nau a été le premier lauréat avec son roman "Force ennemie".

Il y a cent ans, en 1913, le lauréat était Marc Elder pour son roman "Le peuple de la mer". Sachez que ce roman peut être encore acheté sur les sites d'achat en ligne !!!

 

Le prix Goncourt s'est décliné ces dernières années autour des thèmes suivants :

- Goncourt de la Biographie (bourse) créé en 1980

- Goncourt de la nouvelle (bourse) créé en 1974

- Goncourt de la poésie (bourse) créé en 1985

- Goncourt des lycéens (prix) créé en 1988

 

Le Prix Femina a suivi de peu puisqu'il a été créé en 1904 autour de trois catégories : Prix Femina français - Prix Femina étranger et Prix Femina essai.

12 écrivaines en composent le jury. Des hommes ont été récompensés, ne l'oublions pas, dont Romain Rolland dès 1905, après Myriam Harry, première lauréate.

 

Alors, pour 1913, Camille Marbo a été couronnée pour "La statue voilée".

 

Le Prix Renaudot est plus récent et date de 1926 pour deux catégories : roman et essai. Le premier lauréat pour le roman a été le très célèbre Armand Lunel et son formidable " Nicolo Peccavi" que tout le monde a lu et qui figure dans toutes les anthologies, bien sûr...

 

N'oublions pas Le Prix Medicis, encore plus récent, puisqu'il date de 1958.  Et non, ce n'est pas Catherine de Médicis qui l'a créé. Lui aussi se décline en plusieurs prix : roman français, roman étranger et essai. Là, plus intéressant, le premier lauréat a été Claude Ollier pour "La mise en scène". Cette fois, je ne plaisante pas, c'est un auteur de la mouvance "Nouveau Roman" dont j'ai eu plaisir à lire quelques uns de ses livres. Il a à présent 91 ans et fera sans aucun doute partie de l'histoire littéraire.

 

Enfin, le Prix Interallié, dont on parle moins, créé en 1930, tout de même, réunit des journalistes et ne récompense qu'un ouvrage de fiction. Le lauréat de l'année précédente siège pour l'attribution du prix de l'année suivante. André Malraux a été le premier à recevoir le prix pour "La voix royale".

 

Alors, mesdames et messieurs les lauréats, vous avez quelque chance d'être immortel(le) en recevant l'un de ces prix.

 

Et puis, il en existe des milliers d'autres, alors vous aurez de grandes chances d'être récompensés un jour ou l'autre du Prix Saint-Valentin, Prix du livre de la ville de Balma... Ou alors, mais bien peu d'élus, le Prix Nobel de Littérature (crée en 1901) et là c'est la consécration internationale.

 

Denis

Repost0

Présentation

  • : BONHEUR DE LIRE
  •                       BONHEUR DE LIRE
  • : BLOC D'UN COUPLE PASSIONNE DE LIVRES, ART , HISTOIRE, LITTERATURE ET COLLECTIONNEURS DE MARQUE-PAGES.
  • Contact

             

  

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Recherche

Texte Libre

*** Phrases diverses ***