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29 avril 2016 5 29 /04 /avril /2016 16:03

Une exposition qui aura lieu à

l'Historial de Péronne :

Ecrivains en guerre 14-18 :

Nous sommes des machines à oublier

 
 

Du 28 juin au 16 novembre 2016

 

Avec une orientation plus littéraire qu’historique, l’exposition transporte le visiteur dans un cadre inédit et original au cœur de la Première Guerre mondiale. A travers le regard et la voix d’écrivains qui l’ont vécue, de près ou de loin, des premières lignes à « l’arrière », de la veille du conflit aux lendemains, ou encore quand l’expérience de guerre continua à mobiliser la littérature. L’exposition évoque les parcours et les œuvres de grandes figures littéraires françaises, allemandes et anglaises, tels que Blaise Cendrars, Ernst Jünger, Guillaume Apollinaire, Wilfried Owen ou encore Joë Bousquet, Georg Trakl, Pierre Mac Orlan, Jacques Vaché, pour ne citer qu’eux. Le parcours présente une lecture chronologique, thématique et polyphonique du conflit le plus meurtrier de l’Histoire, dans une ambiance immersive, cherchant à mettre le visiteur en relation avec l’univers mental de ces hommes embarqués dans la grande tragédie de la guerre.

Commissaires de l'exposition : Laurence Campa et Philippe Pigeard

 
 

http://www.historial.org/Expositions/Expositions-a-venir/Ecrivains-en-guerre-14-18-Nous-sommes-des-machines-a-oublier​

A noter que Laurence Campa a écrit une biographie très complète sur Guillaume Apollinaire.

 

 

Ecrivains en guerre 14-18 Exposition future à Peronne

Un livre sera publié à l'occasion de cette exposition par les éditions Gallimard.

http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Albums-Beaux-Livres/Ecrivains-en-guerre-14-18

 
 

​A noter dans vos agendas.

 

Denis

 
 

 

 

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28 avril 2016 4 28 /04 /avril /2016 16:49
Chanter la poésie : Alfred de Musset par Gainsbourg

Un poète : Alfred de Musset (1810-1857)

Un chanteur :Serge Gainsbourg (1928-1991)

Un poème :

                       La nuit d'octobre (extrait) - recueil "Poésies nouvelles"

Honte à toi qui la première

M'as appris la trahison,

Et d'horreur et de colère

M'as fait perdre la raison !

Honte à toi, femme à l'oeil sombre,

Dont les funestes amours

Ont enseveli dans l'ombre

Mon printemps et mes beaux jours !

C'est ta voix, c'est ton sourire,

C'est ton regard corrupteur,

Qui m'ont appris à maudire

Jusqu'au semblant du bonheur ;

C'est ta jeunesse et tes charmes

Qui m'ont fait désespérer,

Et si je doute des larmes,

C'est que je t'ai vu pleurer.

Honte à toi, j'étais encore

Aussi simple qu'un enfant ;

Comme une fleur à l'aurore,

Mon coeur s'ouvrait en t'aimant.

Certes, ce coeur sans défense

Put sans peine être abusé ;

Mais lui laisser l'innocence

Etait encor plus aisé.

Honte à toi ! tu fus la mère

De mes premières douleurs,

Et tu fis de ma paupière

Jaillir la source des pleurs !

Elle coule, sois-en sûre,

Et rien ne la tarira ;

Elle sort d'une blessure

Qui jamais ne guérira ;

Mais dans cette source amère

Du moins je me laverai,

Et j'y laisserai, j'espère,

Ton souvenir abhorré !

Le texte complet sous forme "théâtrale" (dialogue entre la muse et le poète) est sur ce site :

http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/alfred_de_musset/la_nuit_d_octobre.html

Serge Gainsbourg a chanté cet extrait au début de sa carrière. Je l'ignorais complètement.

A découvrir pour "l'histoire de la chanson".

 

 

 

 

 

 

 

 

Honte à toi qui la première

M'as appris la trahison,

Et d'horreur et de colère

M'as fait perdre la raison !

Honte à toi, femme à l'oeil sombre,

Dont les funestes amours

Ont enseveli dans l'ombre

Mon printemps et mes beaux jours !

C'est ta voix, c'est ton sourire,

C'est ton regard corrupteur,

Qui m'ont appris à maudire

Jusqu'au semblant du bonheur ;

C'est ta jeunesse et tes charmes

Qui m'ont fait désespérer,

Et si je doute des larmes,

C'est que je t'ai vu pleurer.

Honte à toi, j'étais encore

Aussi simple qu'un enfant ;

Comme une fleur à l'aurore,

Mon coeur s'ouvrait en t'aimant.

Certes, ce coeur sans défense

Put sans peine être abusé ;

Mais lui laisser l'innocence

Etait encor plus aisé.

Honte à toi ! tu fus la mère

De mes premières douleurs,

Et tu fis de ma paupière

Jaillir la source des pleurs !

Elle coule, sois-en sûre,

Et rien ne la tarira ;

Elle sort d'une blessure

Qui jamais ne guérira ;

Mais dans cette source amère

Du moins je me laverai,

Et j'y laisserai, j'espère,

Ton souvenir abhorré !

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27 avril 2016 3 27 /04 /avril /2016 16:59
Eté rouge de Daniel Quirós (L'aube - noire)

Eté rouge de Daniel Quirós   (L'aube - noire - novembre 2015 - 214 pages)

Traduit de l'espagnol (Costa Rica) par Roland Faye

(Première édition France L'aube 2014)

Titre original : Verano rojo (2010)

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Lire un polar du Costa Rica n'est pas fréquent. Et celui-ci est le premier roman de l'auteur, Daniel Quirós, né en 1979. Il vit à présent aux USA où il enseigne la littérature espagnole à l'université. Depuis, il a publié un deuxième roman également traduit et publié aux Editions de l'Aube "Pluie des ombres".

Le roman se passe entièrement au Costa-Rica à la fin des annéés 2000. L'éditeur nous rappelle que ce pays est considéré comme la "Suisse de l'Amérique Centrale" mais que ce roman montreles travers d'une société tournée vers le tourisme mais qui a connu les secousses des grandes révolutions dans les pays voisins, dont le Nicaragua.

 

 

Don Chepe a pris assez tôt sa retraite d'assureur et vit près de la mer. Il va souvent à Tamarindo, la grande ville la plus proche et il s'attarde au café tenu par une argentine un peu excentrique mais passionnée comme lui par les livres. Elle a monté une petite bibliothèque de prêt qu'il apprécie particulièrement. Mais ce matin il apprend son assassinat, va sur la scène de crime au bord de la plage où on peut voir des traces de pneus de gros 4x4. Ensuite il va veiller le corps et se rend à l'inhumation le lendemain. Il apprend alors qu'il a hérité des livres de l'argentine et d'une clé dont il ne sait pas quelle porte elle peut ouvrir.

L'employée du bar lui dit que l'argentine avait eu des soucis avec deux sales types qu'elle avait fait mettre en prison pour quelques jours.

Parmi les photos et papiers plutôt difficiles à démêler pour en saisir le sens il se pourrait qu'elle ait fait partie du groupe qui aurait essayé d'assassiner le dictateur argentin en 1977 et qu'elle soit allée se réfugier au Nicaragua sandiniste.

Et qui pourrait s'être vengé plus de 30 ans après?

Don Chepe et Gato, le flic du coin suivent deux suspects qui tournaient autour de l'argentine et sous la menace l'un avoue avoir été payé pour dire à un inconnu quand elle sortirait du bar. Et c'est cette nuit-là  qu'elle a été assassinée.

L'assassin était allé à l'hôtel cette nuit-là et Don Chepe obtient juste de savoir que l'homme avait un accent ce qui fait de lui un étranger. 

Don Chepe reparle à dona Rosa et lui montre une des photos léguées par l'argentine. On y voit une plage où elles sont allées. Et il apprend que lorsqu'elle est allée là-bas elle a laissé une mallette à la soeur de dona Rosa. Mais quand il retourne à sa voiture il voit un pneu crevé et peu après il est assommé et se retrouve à l'hôpital.

Il parvient tout de même à récupérer la mallette et y trouve un article récent sur un attentat perpétré il y a 25 ans contre Pastora un ancien sandiniste passé dans le camp adverse. Les auteurs de l'attentat n'ont pas été identifiés mais un journaliste suédois est revenu enquêter et témoigner devant un tribunal car il était présent lors de l'attentat qui avait fait quelques victimes, sans tuer Pastora.

Il finit par retrouver le journaliste suédois Olsson qui connait l'identité du terroriste, Gandini, qui se faisait passer pour photo-reporter.

Il voit ensuite une juge qu'il connaît depuis longtemps et qui lui dit que Gandini pourrait ne pas être mort et que l'attentat aurait pu être commandité par la CIA.

Imbrogrio politique à dénouer. L'auteur, dans une note en fin de volume nous dit que le fonds politique de son roman est inspiré de faits réels. L'attentat contre Eden Pastora, leader sandiniste connu sous son nom de guerre Commandant Zero, a bien eu lieu en 1984.

Un roman qui se lit avec plaisir, bien écrit et dont les aspects politiques ne sont pas rébarbatifs pour le lecteur. Je connaissais un peu l'histoire de la révolution sandiniste qui avait conduit à la destitution du dictateur Somoza. Ceci m'a quelque peu aidé à mieux cerner les enjeux géopolitiques de la région. Mais ce n'est pas une gêne de ne pas la connaitre, à mon avis.

Un livre à lire pour aller vers ces contrées bien peu connues et mises en scène en littérature.

Bonne lecture

Denis

 

Eté rouge de Daniel Quirós (L'aube - noire)
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25 avril 2016 1 25 /04 /avril /2016 17:19
Zorah sur la terrasse d'Abdelkader Djemaï (Le Seuil)

Zorah sur la terrasse  - Matisse à Tanger d'Abdelkader Djemaï

(Le Seuil - mai 2010 - 125 pages)

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L'auteur, Abdelkader Djemaï (né à Oran en 1948), est l'auteur de nombreux récits et romans. Il a notamment écrit un "Camus à Oran" que je n'ai pas encore lu mais que le camusien que je suis ne pourra qu'apprécier. Il vit en France depuis 1993. ​Dans ce récit il met en scène ses souvenirs d'enfance à Oran et ceux de son gran-père qui est allé à Tanger, tout comme Henri Matisse.

 
 

C'est le lundi 30 janvier 1912 qu'Henri Matisse et sa femme Amélie débarquent à Tanger sur recommandation de leur ami, le peintre Albert Marquet. Le temps est exécrable avec pluie et vent pour les accueillir dans cette ville réputée "sulfureuse".

Matisse était venu en Algérie en 1906 mais n'est pas très familier avec la culture "orientale" qu'il va représenter toutefois dans ses tableaux.

Sa femme va rentrer en France fin mars mais Henri va rester encore un peu, inspiré par ces lieux pour continuer à y dessiner et peindre , le temps étant redevenu clément depuis début mars.

On ne sait rien ou presque de Zorah sans doute âgée de douze ans quand Matisse l'a rencontrée. Elle devait être farouche refusant de poser en modèle même si elle était déjà prostituée.

Il va peindre trois fois Zorah lors de ses deux séjours le second débutant le 8 octobre 1912 : un tryptique avec Zorah assise, Zorah debout et Zorah sur la terrasse.

Les décors de ses tableaux sont très sobres car ces jeunes prostituées  lieu de repos entre deux clients.

Ce livre est très court mais permet de s'imprégner de l'ambiance de vie à Tanger au début du XXe siècle avant que la ville ne devienne la ville des artistes et écrivains.

L'auteur s'adresse à Matisse, comme s'il lui écrivait une lettre.

Page 69 : "La première fois que vous faites connaissance avec Zorah elle ne vous apparait pas comme une odalisque flamboyante ou une madone des pauvres, même si certains critiques et historiens de l'art diront, en voyant  "Zorah sur la terrasse", qu'elle avait, en occupant la place centrale de votre Trytique marocain, l'air d'une icône. Dans un entretien repris dans "La Chapelle de Vence. Journal d'une création", vous déclarez à son propos :"On aurait dit une petite sainte".

Si vous aimez Matisse, n'hésitez pas à lire ce livre bien écrit en plus, et qui met aussi en "confrontation" la vie de sa famille en Algérie et au Maroc avec ce séjour de 1912-1913. 

Bonne lecture 

Denis

 

 

 

 
 
 
 
 

 

Zorah sur la terrasse d'Abdelkader Djemaï (Le Seuil)
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24 avril 2016 7 24 /04 /avril /2016 18:21
Lettre à Jimmy d'Alain Mabanckou (Points/Seuil)

Lettre à Jimmy d'Alain Mabanckou

(Points-Seuil - 190 pages - janvier 2009)

Première édition Fayard - 2007

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James Baldwin (1924-1987) est né, noir et nègre, sans savoir qui a été son père biologique. C'est David Baldwin qui va lui donner son nom en se mariant avec sa mère. A eux deux ils vont amener une fratrie de neuf enfants.

Pasteur, David transmet à Jimmy sa foi et de 14 à 17 ans James va se faire prédicateur. Mais il n'a pas envie, comme son père adoptif, d'avoir une haine farouche des blancs. Et la religion l'ennuie profondément car ce n'est pas par ce biais que les noirs vont s'émanciper.

David meurt en 1943 bien esseulé et incompris dans sa paranoïa.

James a découvert son homosexualité et son goût pour la littérature au lycée. Mais les USA sont malsains pour les noirs dans l'après-guerre où la ségrégation est plus que jamais active. C'est ainsi qu'il décide de quitter son pays et il arrive à Paris le 11 novembre 1948.

Richard Wright (1908-1960) va être son modèle d'écrivain noir américain et sans se l'avouer il va être une des causes de son départ pour Paris où il espère le revoir, lui qui l'avait aidé et encouragé à devenir écrivain.

Cependant dès ses premiers articles en France il s'en prend à l'oeuvre de Wright qu'il considère comme non fidèle à la vie réelle des noirs.

Il dit que l'art a un "devoir de violence" qu'il ne retrouve pas dans les textes des auteurs noirs.

James Baldwin n'a jamais été un "bon nègre".

En 1963 il retourne dans son pays et participe au meeting de Martin Luther King où celui-ci a déclaré son "I have a dream".

Il  défend la cause noire dans un livre et une pièce de théâtre  quand la justice est ségrégationniste, au nom de la justice. Et là encore il est incompris de ses compatriotes.

Autre incompréhension : L'antisémitisme des noirs vis-à-vis des juifs. Bien qu'exilés les juifs ont tout de suite eu leur place devenant propriétaires à Harlem par exemple, exploitant les noirs salariés ou locataires. Baldwin en a fait état dans son autobiographie, à titre documentaire, sans en faire pour autant une apologie de l'antisémitisme mais encore une fois sa pensée a été trahie.

Sa dernière demeure a été Saint Paul de Vence la patrie des artistes. Mais quand il est arrivé il était le "nègre". Il a fini par être adopté par les voisins et il est devenu "Jimmy".

C'est ainsi qu'Alain Mabanckou a écrit cette "lettre à Jimmy", pour rendre hommage à l'écrivain noir américain James Baldwin, incompris en son temps. En quelque sorte il le réhabilite aux yeux des américains, ses principaux "ennemis" et le fait mieux connaitre aux français d'autant qu'il a passé de longues années en France sans y trouver la reconnaissance pour autant.

Le mieux, après avoir lu cet essai, serait de lire l'oeuvre de James Baldwin.

Et puis, cet essai est également une réflexion sur la "négritude", chère à Aimé Césaire et a Alain Mabanckou qui en a fait le thème de ses cours au Collège de France en 2016.

 Les noirs sont "nés" en Afrique, beaucoup ont été transférés dans les pays occidentaux dont les Etats-Unis, comme esclaves, mais leur culture trouve ses origines sur cette terre des origines, ce qui ne parait plus évident aujourd'hui, avec le temps qui est passé.

Une approche intéressante de James Baldwin et des USA des années 1950-1970.

Bonne lecture

Denis

 

 

 

 

 

Lettre à Jimmy d'Alain Mabanckou (Points/Seuil)
Lettre à Jimmy d'Alain Mabanckou (Points/Seuil)
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23 avril 2016 6 23 /04 /avril /2016 17:15
Ainsi vint la nuit d'Estelle Surbranche (La Tengo)

Ainsi vint la nuit d'Estelle Surbranche

(La Tenga - 350 pages - mars 2015)

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Un roman très rythmé où le lecteur tombe vite en addiction de lecture, bien moins nocive que la consommation de cocaïne très pure qui va "tomber du ciel" même si elle arrive par la mer pour ceux qui vont en goûter dans ce livre. Elle aura un goût amer pour plusieurs d'entre eux.

"Ainsi vint la nuit" est le premier roman d'Estelle Surbranche aux multiples facettes : journaliste, surfeuse à ses heures, DJ... et romancière.

 

 

Nathalie a survécu à la guerre en Croatie et elle se trouve confrontée en septembre 2003 à de la perte de drogue à cause de marins espagnols qui ont jeté cette drogue à la mer quand la police est venue arraisonner leur navire. L'organisation est furieuse ce que montre Nathalie en martyrisant un des matelots.

Romain et Matthieu en vacances à Biarritz font du surf. Et ils découvrent des paquets de drogue parmi ceux qui ont été jetés à la mer. Ils décident de la garder et des amis parisiens qui se droguent pourront les mettre en rapport avec des vendeurs. Et leur grand ami Alex accepte de revendre cette came haut de gamme.

Gabrielle est chargée de l'affaire.

Quant à Nathalie elle a retrouvé un des dealers de Biarritz, Thomas qui parle alors d'un parisien, Matt que sa copine Amélie connaît.

Et quand Gabrielle retrouve aussi les traces de Thomas c'est pour le  voir mort, émasculé et sauvagement assassiné.

Nathalie a tué Thomas et un peu plus tard Amélie la copine de Thomas après qu'elle lui eût donné le nom et le numéro de téléphone de Matthieu. 

Gabrielle en venant chez Thomas avait croisé une fille à peu près à l'heure du crime. Elle voudrait la retrouver. Le portrait-robot approximatif qu'elle a fait d'elle n'a pas donné de résultats.

Romain est devenu accro de la came et a blessé Charlotte avant de se faire insulter par Nicole qu'il a voulu draguer quand elle a dit qu'elle voulait quitter Alex.

Gabrielle a enfin trouvé trois jeunes camés qui peuvent lui parler de Nicole même s'ils ont peu d'informations sur elle, partie de Biarritz depuis au moins trois mois.

Nathalie a fini par voir arriver Matthieu chez ses parents..

 
 

Aller-retour entre Paris et Biarritz pour une enquête haletante et qui va durer environ 4 mois. Qui gagnera entre Gabrielle et Nathalie, la dure, la traumatisée de la guerre des Balkans? Ces jeunes étudiants de leur côté vivent un "rêve" sans trop comprendre que cette drogue vaut de l'or et qu'elle ne leur appartiendra jamais.

Un très bon premier roman, bien écrit et bien construit. Comme dans de nombreux romans policiers, l'auteure situe dans le temps et dans l'espace chaque chapitre, avec un léger décalage sur le temps de la narration entre Paris et Biarritz.

Une belle lecture pour moi.

 
Denis

 

 

Ainsi vint la nuit d'Estelle Surbranche (La Tengo)
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19 avril 2016 2 19 /04 /avril /2016 17:35
Fais pas ta rosière ! de Raymond Chandler (Folio - policier)

Fais pas ta rosière ! de Raymond Chandler (Folio policier - 284 pages)

Traduit de l'anglais (USA) par Simone Jacquemont et J.G. Marquet en 1950

Titre original : The Little Sister (1949)

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Je viens de lire que le roman a été retraduit intégralement en 2013 pour le recueil "Les enquêtes de Philip Marlowe"chez Gallimard - collection Quarto et enfin sous le titre "La petite soeur". Honnêtement, si vous lisez ce livre privilégiez la nouvelle traduction par Cyril Laumonier. Il fallait dans ces années 50 publier ces romans policiers venus des USA dans la "configuration" série noire avec titre accrocheur et langage quelque peu "arrangé" pour coller aux standards de la collection de Gallimard. C'est démodé, sans intérêt et il aura fallu attendre plus de 60 ans pour se rendre compte que le titre et le texte n'étaient pas "conformes" aux intentions de l'auteur. Folio policier dans les années 2000 et peut être encore maintenant ose publier cette "Rosière !".

Cela a contribué à ce que ce roman ne réponde pas vraiment à mes attentes de lecteur. Je ne suis pas "snob" mais je ne me suis pas senti à l'aise dès lors où il y a trop de largesses avec la traduction. L'article ci-dessous confirme ce point :

http://bibliobs.nouvelobs.com/polar/20131224.OBS0640/on-a-enfin-retraduit-raymond-chandler.html

Passé ce handicap majeur, j'ai tout de même lu ce roman moins connu que "The Big Sleep" (Le Grand Sommeil) qui mettait pour la première fois en scène Philip Marlowe, le détective privé, en 1939. Il reviendra 7 autres fois dans des romans pendant 20 ans jusqu'en 1959.

Il a été immortalisé au cinéma par Humphrey Bogart.

 

 

 

Fais pas ta rosière ! de Raymond Chandler (Folio - policier)

Marlowe reçoit l'appel puis la visite d'une jeune femme, Orfanay Quest, qui dit n'avoir plus de nouvelles d'Orrin son frère depuis plusieurs mois et il a quitté son travail c'est tout ce qu'elle sait.

Elle n'a que 20 dollars ce qui est bien peu pour le détective mais il accepte la mission malgré tout.

Il se rend à  la chambre où logeait Orrin et y trouve un patron saoul et Hicks un locataire qui a connu Orrin. Un monde étrange ici au point que Marlowe avant de partir retrouve le patron mort et Hicks évaporé.

Et quand il est appelé par un médecin à venir le voir dans sa chambre d'hôtel, il se rend compte que c'est Hicks mais il est mort à son tour et qui plus est, de la même manière que le patron.

Ceci le mène sur la trace d'une actrice Mavis Weld.

Cette étrange affaire se poursuit avec la visite de deux types bizarres qui veulent lui donner de l'argent pour qu'il arrête cette enquête. Et il revoit miss Quest qui lui dit qu'elle a eu son frère au téléphone ce que ne croit pas Marlowe.

En possession de photos montrant Mavis Weld avec un certain Steelgrave et que détenait Hicks, Marlowe a compris l'importance de ces photos au point de faire deux morts. Et la série risque de continuer...

Voici à grands traits l'intrigue du roman où une histoire de famille se trouve mêlée à la "mafia"...

​Denis

Fais pas ta rosière ! de Raymond Chandler (Folio - policier)
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16 avril 2016 6 16 /04 /avril /2016 16:21
Papillon de nuit de Roger Jon Ellory (Sonatine)

Papillon de nuit de R.J. (Roger Jon) Ellory

(Sonatine - Juin 2015 - 517 pages - collection Sonatine +)

Traduit de l'anglais par Fabrice Pointeau

Titre original : Candlemoth (Londres - 2003)

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Sonatine a publié le premier roman de R.J. Ellory en juin 2015, après avoir publié d'autres oeuvres de l'auteur qui ont fait son succès telles "Seul le silence", "Vendetta".

Le narrateur Daniel Ford est condamné à mort pour avoir tué un noir en 1970, Nathan Verney. A présent, en 1982, il est dans le couloir de la mort. Deux gardiens s'occupent de lui. M. Timmons est très compréhensif avec les prisonniers tandis que M. West est violent, humiliant et sans concessions avec eux.

Daniel entreprend de raconter sa vie. Ainsi il a rencontré Nathan quand tous deux avaient six ans autour d'un sandwich que Nathan voulait à tout prix qu'ils le partagent. Leur amitié n'a cessé de croître. Ils ont été attentifs à la ségrégation et à la politique des années cinquante / soixante.

A 16 ans, il a offert un verre à Sheryl Rose venue le trouver. Il s'est senti amoureux tout de suite mais un gars l'a approchée. Daniel a voulu la défendre. Nathan a alors quasiment assommé le type. Mais un blanc ami d'un noir était mal vu et ils ont été poursuivis, bannis de leur bande d'amis.

Kennedy a été assassiné puis le père de Daniel est mort. Il a été amoureux de Caroline et n'a réussi à consommer son amour pour elle que la veille de son départ précipité à cause d'une faute commise par son père.

En 1965 la guerre du Vietnam commence à obliger l'armée à recruter. Daniel y échappe .

Le père Rousseau vient le confesser dans sa cellule et il lui raconte cette vie que l'on connait partiellement. Ce que veut connaitre le prêtre, ce sont les circonstances qui ont conduit au meurtre.

On a alors plus que jamais des aller-retours entre présent et passé.

Fin 1965 Daniel se retrouve bien seul. Nathan est à Chicago avec sa famille car la guerre du Vietnam a décimé des membres de sa famille. Alors il va discuter avec sa vieille voisine Mme Chantry qui lui raconte comment sa fille est morte à 12 ans en se noyant dans le lac près d'ici.

Et puis Mme Chantry meurt. Daniel retrouve son ami Nathan. 1968 voit l'assassinat de Martin Luther King. C'est alors qu'il retrouve Linny Goldbourne, jeune fille très moderne qui l'initie à la drogue et à l'alcool. Et ils se met à l'aimer passionnément oubliant Caroline qui était aussi amie de Linny au lycée. Quelques jours plus tard Bobby Kennedy est assassiné et Linny part. Nathan lui aussi part pour le Vietnam. Alors Daniel lui dit qu'il l'accompagne.

En fait de Vietnam, Nathan avait plutôt prévu de déserter et de partir vers le sud où il serait plus difficile de le retrouver que d'aller vers le nord. Daniel n'est pas très à l'aise mais décide de le suivre tout de même. Un soir ils se battent avec des loubards et sortent vainqueurs en ayant peut-être tué l'un d'eux. Ils quittent aussitôt le secteur où ils étaient venus travailler pour payer leur hôtel.

Ils vont continuer à sillonner le sud des USA, s'installer et travailler. 18 mois ainsi.

Le 17 décembre 1969, Daniel téléphone chez lui et apprend la mort de sa mère. Alors il doit rentrer et retrouver la maison dont il est à présent propriétaire. Nathan se cache chez lui. Quand Linny arrive au grand étonnement de Daniel. Nathan a décidé de ne plus se cacher.

Mais très vite Daniel comprend que Linny est amoureuse de Nathan. Il s'en accommode. Mais un jour deux hommes l'interpellent et lui disent que Nathan le nègre doit quitter Linny sur ordre du père très influant...

R.J. Ellory montre l'amitié compliquée entre un noir et un blanc dans les années 60 où le racisme ambiant est très prégnant, et sous l'éclairage des grands moments de l'histoire des USA.

De la littérature d'envergure et un premier roman qui montrait déjà les qualités narratives de l'auteur.

 

Bonne lecture,

Denis

 

 

 

Papillon de nuit de Roger Jon Ellory (Sonatine)
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14 avril 2016 4 14 /04 /avril /2016 17:31
Chanter la poésie : Léopold Sédar Senghor par Ascal

Un poète : Léopold Sédar Senghor (1906 - 2001 / Sénégal)

Un chanteur : Bernard Ascal  ( http://www.bernard-ascal.com/ ) 

                       Recueil : Poètes de la négritude

Un poème :  

                     Ma soeur, ces mains de nuit

                                     (pour riti)*

- Ma soeur, ces mains de nuit sur mes paupières !

- Devine la musique de l'Enigme.

- Oh ! ce n'est pas la bête brute qu'est le Buffle, pas les

  pattes sourdes du pachyderme

Pas le rire des bracelets aux chevilles de la servante lente

Pas les pilons encore lourds de sommeil, pas le rythme des

   routes en corvée.

Ah !  le balafong de ses pieds et le gazouillis des oiseaux

   de lait !

Les cordes hautes des kôras, la musique subtile de ses

  hanches !

C'est la mélodie du blanc Méhari, la démarche royale de

  l'autruche.

- Et tu as reconnu ta Darne, la musique qui fait mes mains

  tes paupières si transparentes.

- J'ai nommé la fille d'Arfang de Siga.

Poème extrait du recueil "Nocturnes"

(Le violon peul, le riti ou encore le nianiorou est un instrument de musique à corde frottée. Il s'utilise avec un archet, ne comporte qu'une seule corde et le son qu'il produit est un son aigu. Le riti dispose de 5 notes. C'est instrument qui est utilisé en milieu  peul, notamment les bergers peuls.

Le riti accompagne ordinairement le poème satirique.

 

Ici, Bernard Ascal utilise des instruments occidentaux pour l'interprétation du poème.

Photo du riti

Photo du riti

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13 avril 2016 3 13 /04 /avril /2016 19:47
Les mains gamines d'Emmanuelle Pagano (P.O.L.)

Les mains gamines d'Emmanuelle Pagano

(P.O.L. - 2008 - 170 pages)

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"Les mains gamines" était le 5e roman publié d'Emmanuelle Pagano, née en 1969, et a reçu le prix Wepler et le prix Rhône-Alpes pour ce roman.

4 personnages vont parler tour à tour de la fillette devenue femme de ménage, violée dans sa jeunesse, au CM2, par des garçons aux "mains gamines", car ils ne savaient s'amuser avec son intimité que par leur main.

 

1/Otalgie

Une femme de mari vigneron se doit d'être à la hauteur de son rang et elle s'ennuie fortement. Alors elle regarde travailler la jeune femme de ménage. Elle a la particularité d'écrire régulièrement dans un petit carnet. Elle va lui prendre un jour son carnet et lire quelques pages aux mots très crus souvent. La jeune femme, Emma, est obsédée par sa période pré pubère où elle aurait voulu être cousue pour éviter toute pénétration. C'était le temps du CM2 comme un traumatisme. Quant à la narratrice elle est victime d'une otalgie et n'arrive pas à faire partir la bête qui est dans son oreille malgré l'aide et les astuces de sa femme de ménage.

2/ Bogues

Cette femme a eu deux fils à l'époque où on était baba cool, peace and love. Elle est veuve mais toute la famille vit ici. Ainsi de sa petite fille. Et puis il y a le loir et sa famille qui vivent dans le grenier juste au dessus d'elle et qui la fatiguent.

Sa petite-fille a eu une hernie à opérer. Et elle a vu dans la chambre de son fils Claude qui collectionnait les photos de jeunes garçons nus dans sa jeunesse et qui sans doute participait aux souillures d'Emma.

3/ L'ensoleillée

L'ancienne institutrice d'Emma est en résidence de personnes âgées à L'ensoleillée. Elle aussi a remarqué que la jeune femme a son carnet de notes sur elle quand elle travaille. Sa mémoire vacille mais elle se rappelle que le midi les garçons venaient la trousser. C'était sa dernière année d'enseignement et elle était laxiste, n'intervenant pas dans ces "viols".

4/ Pertes blanches

Pendant que la fête bat son plein chez les amis de ses parents, ceux où la femme a un insecte dans l'oreilleet que l'employée va finir par extraire dans la nuit (c'est une forme de chenille), la jeune narratrice a enfin ses règles douloureuses comme on lui avait prédit...

Roman polyphonique de la douleur féminine quand elle est naturelle ou provoquée. Des "je" pour parler d'une femme qui n'a pu exprimer ses souffrances que grâce à son carnet qui n'est plus secret quand elle le fait lire...

Un livre dur, sans concessions, au style puissant, capable de nous égarer entre rêve, cauchemar et réalité. Les phrases sont souvent courtes non dénuées de poésie.

La deuxième partie débute comme ceci :

(Page 55) "Sur les fraysses, en dehors du village, à l'abri de la bise et des on-dit, le lever de soleil est toujours synchro au début de l'automne, juste en face. De la route, on voit la maison se détacher dans l'adret, toute violacée dans le rose confondant des murets".

Un livre dont certains passages peuvent indisposer mais qui ne peut nous laisser indifférents.

Bonne lecture,

Denis

 

Les mains gamines d'Emmanuelle Pagano (P.O.L.)
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